06/05/2023

Thésaurus photocopié

Un nouveau caillou a été ajouté au tumulus de la littérature francophone sur l'après-punk.

Présenté par son éditeur comme LE journaliste spécialiste du sujet, Jean-Daniel Beauvallet a sorti en novembre dernier,  Les Années New Wave 1978-1983. Une morne et dispensable discothèque idéale, entrecoupée d'entretiens, d'articles, de photos et une police à la Peter Saville. Des recyclages et de la nostalgie en noir et blanc.

L'édito nous apprend que :
"La new wave est nouvelle et elle est vague : impossible de nommer sans se faire ridicule tous ses sous mouvements, ses excroissances. Mais elle tourne, collectivement, le dos au vieux monde (...)"

Cf. la note sur les miscellanées confuses sous le vocable « new wave ».

"La new wave accueille à bras ouverts ces références nouvelles, visuelles, soniques et conceptuelles. On raconte ainsi n'importe quoi, on s'improvise spécialiste de Puvis de Chavannes ou de Fantin-Latour au rythme de pochettes cryptiques de New Order ou Bauhaus. On est des petits cons, mais en bien."

Interviewé, l'ex-rédacteur en chef des Inrocks confesse :

"Le seul groupe que je me passe encore vraiment de cette période, finalement, c’est Joy Division. C’est même un sujet obsessionnel." 


Une fois de plus, les mancuniens constituent le mètre étalon de la vague.

On en est encore là après Rip It Up and Start Again (2005), Babylon’s Burning (2007), Totally Wired (2009), Are We Not New Wave? (2011) ou même The Encyclopedia of New Wave (2012) ? Après Touching From a Distance (1995), Ghosts of My Life (2014) et This Searing Light, the Sun and Everything Else (2020) sur le groupe de Ian Curtis ?
"Je m’y suis mis quand j’ai eu du désœuvrement. Je n’ai pas l’habitude de lire des livres sur la musique, je ne voyais donc pas de raison d’en écrire. (...)  J’ai fait des livres qui ne nécessitaient pas de recherche.  (...)  Et pour ce livre sur la new wave, je me suis juste replongé dans mes playlists."
Pour François Moreau qui recueille ces propos, Jean-Daniel n’est pas l’anti-Simon Reynolds, mais presque.
 
 
Que dire de plus, si ce n'est que le hors-série n°35 de Rock&Folk (2017) apparaît alors comme la publication, sortie dans la langue de Nicola Sirkis, la plus qualitative et professionnelle sur cette thématique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire