01/02/2023

NWOBHM

Et la new wave du heavy metal dans tout ça ?
 

En pleine période post-punk, la presse musicale britannique était foncièrement anti-rockiste, refusant la suprématie du rock sur toutes autres formes de musique populaire et sa croyance dans la dépendance aux valeurs d'authenticité et de sincérité.

Le Melody Maker et le NME dédaignaient le heavy metal, critiqué pour son abâtardissement du blues (son manque de relation avec la musique noire contemporaine), pour son sexisme, sa misogynie ou encore son imagerie militaire. 

Par contre Sounds soutenait sa forme résurgente, alors surnommée « new wave of the british heavy metal » en mai 1979.
 
 
En quelques années, le genre fut réhabilité pour toute une jeunesse à la recherche d'un palimpseste rock possédant l'agressivité et la posture underground du punk.











Dans This Ain't the Summer of Love: Conflict and Crossover in Heavy Metal and Punk (2009), Steve Waksman souligne de nombreuses convergences entre punk et metal : une naissance post-hippy et un rejet commun de la gentrification du rock.

En effet, les nouvelles vagues de la beat music et du heavy metal furent toutes deux des renouveaux progressistes impulsés par un retour réactionnaire vers certains fondamentaux disparus.

25/01/2023

Afterpunk but french

Petit aperçu de l'après-punk français.


Michel Esteban de chez ZE Records, fait une confession dans le documentaire sur les « jeunes gens mödernes » (Jean-François Sanz, 2015) :
Je pense que les groupes français ne sont pas des gros bosseurs. Ils ne sont pas des gros songwriters. Donc ce n'est pas essentiel pour eux de faire de la musique.
Malgré cela, voici une petite sélection partiale d'archives filmées sur scène de groupe new wave et/ou postpunk, en faisant un pas de côté avec les référentiels « frenchy but chic » ou « french cold wave ».

Donc en vrac des témoignages urbains, du franchouillard, du métissage, du arty et du bordel.










02/10/2022

Anti glamour

Suite de la réflexion sur le réalisme social de la new wave.


Pour Simon Reynolds, la new wave semble être le véritable backlash anti-glam : le règne du type ou de la nana ordinaire, dans des vêtements se moquant de l'idée de style ou d’élégance, qu'ils soient débraillés ou parodiant le showbiz. Ceux qui n'auraient jamais dû avoir la moindre chance d’être dans la musique pop et qui finalement eu la chance d’y être. 



Et niveau paroles : une emphase continue sur le banal et le quotidien, le métro-boulot-dodo, la banlieue, ...




Le critique conclut que c'est ça qui est bon dans la new wave. Les prolos et les mal-fichus ont leur moment.

Lorsque la bulle de la fantaisie éclate, les commentaires parlèrent également d'aliénation et de désespoir. Car rien de nouveau ne se passe jamais pour les quidams et les losers.


De l'autre côté de l'Atlantique, la routine banlieusarde est une poursuite sans fin du rêve américain, qui conduit à la dépersonnalisation et à la folie. 



La performance des attentes sociales devient trop contrôlée et trop disciplinée pour paraître naturelle (cf. Theo Cateforis) jusqu'à la déshumanisation.


Dans les années 80, le terne, le vulgaire et le pathétique n'eurent plus leur place. Les ringards et les binocards non plus.