Avec tous les revivalismes et l'omniprésence des décennies passés, il serait vain de faire la liste des films contemporains ayant pour cadre les musiques de la fin des 70s ou des 80s.
Jubilee (Derek Jarman, 1978) avec Jordan, Toyah Willcox, Adam Ant et une participation des Banshees et des Slits
Breaking Glass (Brian Gibson, 1980) avec Hazel O'Connor
La Brune et Moi (Philippe Puicouyoul, 1981) avec Édith Nylon, Marquis de Sade et d'autres jeunes gens modernes.
Downtown 81 (Edo Bertoglio, 2001) avec Jean-Michel Basquiat rencontrant, entre autres, Tuxedomoon, DNA, Kid Creole, James Chance et Debbie Harry en fée marraine.
Ladies and Gentlemen, The Fabulous Stains (Lou Adler, 1982) avec Steve Jones et Paul Cook période The Professionals, et Paul Simonon.
Starstruck (Gillian Armstrong, 1982)
Finissons par le plus indispensable de tous : Urgh! A Music War (Derek Burbidge, 1981) avec des captations sur scène d'un bonne trentaine de groupes.
Reformulons la recherche d'un courant musical contemporain présentant une démarche analogue à la new pop. Partir du poptimisme ne fut précédemment pas très convainquant.
Comme l'avait écrit Simon Reynolds, le mouvement new pop impliquait
une tentative conscience et courangeuse de combler la séparation entre
la pop « progressive » et la pop de masse / des charts, un fossé entre
les classes moyenne et ouvrière. Pensons alors à ces moments où l'underground rejoint l'overground, où la musique la plus intéressante mêle musicalité et une attaque sur l'auditeur.
Viens alors l'hyperpop, un microgenre qui émergé au milieu des années 2010, mettant en scène une pop maximaliste, ironique et énergique. Des éléments d'EDM, de trance, d'eurodance, de nightcore et même d'emo rock, filtrés au travers du prisme de la trap, de la bedroom pop et de la vaporwave, pour créer un son unique distinct du mainstream. Et qui ne repose pas sur un valeur nostalgique !
La tendance caractérise la manière post-géographique dont les genres se forment à l'ère d'Internet et des médias sociaux : sans frontières physiques ou sonores, hypertrophiée, saturée d'information et à l'esthétique mondialisée.
Mais aussi inclusive, innovante sur le plan musical mais aussi sur celui de l'identité.
Cela évidemment renvoie aux gender benders de la new romance et de la new pop, ainsi qu'à Trevor Horn, ses thèmes provocateurs et l'esthétisme camp de Frankie Goes to Hollywood et Art of Noise.
A l'origine, il y avait le label anglais PC Music fondé en 2013, avec des musiciens unis par une attitude qui consiste à ne pas différencier musique savante et musique populaire.
Simon Reynolds, dans Like a Glucose Overdose (2021), émet l’hypothèse que le véritable
successeur de la stratégie oblique d'infiltration par simulation de
Scritti Politti, pourrait bien être PC Music et l'hyperpop qui a
suivi.
Renonçant aux stratégies underground conventionnelles
comme le bruit et la dissonance, l'hyperpop reconnaît que la pure beauté
mélodique de la musique commerciale peut contenir son propre type
d'excès et d'extrémisme.
A noter que A.G. Cook cite directement Cupid & Psyche 85 pour sa décision consciente de prendre la musique pop et de la rendre aussi brillante et détaillée que possible.
Rapidement « hyperpop » est devenu une sorte de terme générique pour désigner la pop électronique rapide et expérimentale. Puis le descripteur a évolué pour devenir un terme pour un macro-genre si amorphe qu'il est parfois dénué de sens.