13/06/2015

Réalisme Social

L'explosion punk / new wave peut être comprise comme une réaction réaliste au romantisme dominant de la pop moderne depuis la fin des années 60 et durant toutes les années 70.



Les musiciens abordent la réalité sociale d'une façon plus directe et non enjolivée, et désacralisèrent le monde afin de se défaire des modèles de récit et de subjectivité hérités du passé. 

A la fin des années 50 et dans les années 60, le courant culturel Kitchen Sink Realism avait permis l'éclosion d'œuvres naturalistes qui dépeignirent la vie prolétarienne anglaise avec un réalisme social brutal. 

La new wave britannique en fut beaucoup une interprétation pop : exploration de la vie ordinaire ; symbolisme et imagerie populaire ; bons mots et humour laconique ; tragédies et triomphes banals du quotidien ; petites histoires courtes de la banlieue.






La new wave enveloppa rapidement une dualité qui se révélera fatale par la suite : d'un côté,  la promotion de la sincérité et cet esthétique du réalisme social ; de l'autre, la préférence pour la représentation dans une logique expérimentale, envisageant la quête de l'authenticité comme un processus plutôt que comme la recherche d'une essence.

Les musiciens postpunk proposèrent donc une série de réponses plus formelles, répondant à la même réalité que le punk mais avec la croyance moderniste que la forme devrait être aussi confrontationnelle et anti-romantique que le contenu textuel.

Les études new wave de la vie domestique de la classe laborieuse et de sa jeunesse se poursuivirent avec la déferlante 2-Tone, conduite par les Specials et Madness.


A noter que les correspondants américains cachèrent davantage leur commentaire social sous des couches d'étrangeté.



Souces / pour appronfondir :
Simon Frith, Formalism, Realism & Leisure: The Case of Punk (1980)
Simon Frith, Post Punk Blues (1983)
Neil Eriksen, Understanding Punk Rock (1980)

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