Petite note sur le parfum d’Asie dans l'après-punk.
Parmi les nombreuses incorporations culturelles de l'époque, il est difficile de passer à côté des références à de lointaines contrées orientales.
En quête de nouveauté et d'exotisme, les musiciens puisèrent dans le peu d'Orient ayant pénétré leur quotidien, par le cinéma des années 70, mais également par l'esthétique apporté par les restaurants et services de proximité ouverts par les migrants de première génération. Une Asie confuse où se mélangent les pays et les signifiants, typographies et costumes folkloriques.
Tandis que l'Occident avait plongé dans une ère de récession économique et de mutations sociales, l'Asie semblait être un nouveau modèle de progrès. Et plus particulièrement le Japon, alors perçu comme une combinaison unique de technologie de pointe, de spiritualité traditionnelle et rigueur disciplinaire.
La logique postmoderne des poseurs post-glam utilisait l’altérité orientale, pas simplement par goût excentrique, mais aussi pour célébrer une superficialité sans interprétation préalable. S'alliant ainsi à l’orientalisme en représentant l’Asie comme étant intrinsèquement mystérieuse et illisible pour le public occidental.
Sources / pour aller plus loin :
Kelvin Hayes, Now That's What I Call Orientalism! (2018)
Runchao Liu, Visions of China: Avant-Orientalism, Art Rock, and Conflicted Otherness (2019)
Shijiao Kou, Representations of the 'Far East' in British New Wave Music (2023)