Ponctuellement le blog se penche sur les devenirs de la old wave pendant l'après-punk. C'est le cas dans la présente note.
Accompagnant le mûrissement des musiciens post-hippies, un style de rock suave et léger se popularisa dès le début des années 70, comme une alternative calme et classieuse aux ramifications plus rockistes de la old wave, bluesy, roots et hard'n'heavy. En dialogue avec l'easy listening et la pop, ce « soft rock » évoquait des affects liés à la vie relationnelle et à l'exaltation des sentiments.
Alors que la new wave déferlait partout au UK en 1977-78, le soft rock, et plus particulièrement le « westcoast sound », remplissait complètement les charts, surtout aux Etats-Unis. Surnommé à posteriori « yacht rock », cette nébuleuse de musiciens de
studio raffinèrent le soft rock avec les arrangements sophistiqués d'un
crossover avec le smooth jazz, la soul et le funk.
A l'instar du postpunk, le westcoast parvint à effacer certaines limites esthétiques entre musiques blanches et noires, tout en bénéficiant des avancées technologiques en studio de l'époque.
Par contre, là où le postpunk dépassait le punk en embrassant les expérimentations radicales en matière de production des avant-garde noires, le yacht rock contractait plutôt une dette envers ses arrangements pop les plus soignées : funk complexe, productions immaculées et les ballades aériennes.
Le yacht rock témoignait surtout de la retombée de l'idéalisme de masse des sixties vers un individualisme introspectif, s'inscrivant parfaitement dans le tournant socio-économique de 1980, annonçant une ère majeure de la pop music totalement séparée des politiques qui lui sont contemporaines.
En traversant le Pacifique, le westcoast participa à façonner la bande-son luxuriante du Japon des années 80 : la city pop.
En traversant le Pacifique, le westcoast participa à façonner la bande-son luxuriante du Japon des années 80 : la city pop.
Avec une dialectique comme celle entre le postpunk et le postdisco, le yacht rock avançait en lien avec une « yacht soul ».
Et ce R&B clinquant ne laissa pas indifférentes les stars de la new pop qui s'en nourrit, pour se mettre à jour et subvertir le mainstream.
Au XXIème siècle, le westcoast redevient cool, grâce à un jeune public le découvrant sans préjugés et de de façon anhistorique, comme n'importe quelle autre tendance. Mais, comme l'énonce Max McKenna dans Reactionary Rockism: The Dangerous Obsession with "Authenticity" in Indie Rock (2018), il faut prendre sérieusement les tendances indie rock motivées par la nostalgie pour ce qu'elles sont : des gestes conservateurs échappant à l'attention dans un climat de réévaluation poptimiste.
Et ce davantage lorsque le revivalisme concerne une musique relativement réactionnaire.
Sources / pour aller plus loin :
Jacobin, The Yacht Rock Counterrevolution (2012)
Et ce davantage lorsque le revivalisme concerne une musique relativement réactionnaire.
Sources / pour aller plus loin :
Jacobin, The Yacht Rock Counterrevolution (2012)
François Moreau, L'histoire (oubliée) du Yacht Rock (2017)
Katie Puckrik, I Can Go For That, the Smooth Sound of Yacht Rock (2020)
Arnaud Choutet, Soft rock: Yacht vibes & California grooves (2020)
Garret Price, Yacht Rock A Dockumentary (2024)
Simon Reynolds, Rip it up and start again: the footnotes (2008) et notes for a study of old wave (2022-2024)
Recette IBA de la Piña Colada :
• 5 cl de rhum blanc
• 3 cl de crème de coco
• 5 cl de jus d'ananas
Mélanger avec de la glace au blender ou au shaker pour un seul verre.
Katie Puckrik, I Can Go For That, the Smooth Sound of Yacht Rock (2020)
Arnaud Choutet, Soft rock: Yacht vibes & California grooves (2020)
Garret Price, Yacht Rock A Dockumentary (2024)
Simon Reynolds, Rip it up and start again: the footnotes (2008) et notes for a study of old wave (2022-2024)
Recette IBA de la Piña Colada :
• 5 cl de rhum blanc
• 3 cl de crème de coco
• 5 cl de jus d'ananas
Mélanger avec de la glace au blender ou au shaker pour un seul verre.
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