02/12/2025

Peintures

Note sur certaines influences picturales du postpunk.
 
Les collages post-situationnistes de Jamie Reid avaient incarné une esthétique « punk » clairement identifiable.


Les avant-gardes de la première moitié du XXe siècle avaient déjà semé les graines de nombreuses projections percutantes du modernisme dans l'art et le design, constituant ainsi un véritable creuset d'inspirations et d'influences pour les concepteurs de pochettes d'albums.

  • Erich Heckel chez Andrew Kent pour Iggy Pop et chez Masayoshi Sukita pour Bowie (1977)

Nombreux graphistes ou étudiants en art et design de la fin des années 70 semblaient alors attirés par le sentiment révolutionnaire de la période moderniste marquée par la Grande Guerre et la Révolution russe : l'anarchie sociale du dadaïsme, la politisation implosive du futurisme, l'abstraction dynamique du suprématisme et du constructivisme, l'harmonie fonctionnelle du De Stijl, et la centralisation de tous ces éléments par le Bauhaus.
 



Quelques peintres avec une influences notables :
  • Vassily Kandinsky chez Barney Bubbles pour les Damned (1977)

  • Max Ernst chez Linder Sterling et Malcolm Garrett pour les Buzzcocks (1978)

  • Egon Schiele chez Laurent Leserre pour Marquis de Sade (1979)
  • Joan Miró chez Patrick Roques pour Tuxedomoon (1980)

  • Giorgio De Chirico chez Mike Coles pour Killing Joke (1981)
 
  • Pablo Picasso chez Graham Smith pour Blue Rondo A La Turk (1981)
 
  • Gustav Klimt chez Rocking Russian pour Siouxsie & The Banshees (1982)
 
Pour Philip Brophy dans Post Punk Graphics : The Displaced Present, Perfectly Placed (1990), les graphistes post-punks pourraient être qualifiés de « pré-postmodernes ». Et ce pour deux raisons principales :
 
1 - Leurs œuvres sont antérieures à la première grande vague de l'art postmoderne new-yorkais du début des années 80 et ne partagent pas leurs méthodes critiques (appropriation, multiplicité, signification, simulation, etc.). Relevant du graphisme plutôt que des beaux-arts, la valeur des sources fut en réalité captée par les pratiques culturelles liées à la musique rock et pop.

2 - Le fonctionnement socioculturel des œuvres restent assez concret dans un approche moderniste. Il n'y a pas d'« effondrement du sens » pour de purs effet stylistiques ou jeux théoriques, les approches postmodernes archétypales. Bien que parfois lourdement référentielles, les pochettes furent produites avec clarté, précision et invention dans le cadre de communications visuelles.
 
Dans le moment du modernisme populaire, le graphisme postpunk permit la passation des notions qui avaient favorisé le modernisme de la première moitié du siècle dernier.
 
D'autres graphistes utilisèrent quasi telles quelles des peintures issues de l'histoire de l'art, et dans une démarche dénuée d'ironie. Par exemple Briton Rivière pour The Sound (1981), Henry Scott Tuke pour Echo & The Bunnymen (1982) ou encore Henri-Fantin Latour pour New Order (1983).




Sources / pour aller plus loin :

Dominique Dupuis, New Wave Vinyls : du Post Punk à la New Pop (2011)
Andrew Krivine, Reversing Into the Future: New Wave Graphics 1977–1990 (2021)

26/11/2025

Evènements politiques (2/2)

Poursuivons avec les chansons sur des événements politiques ; et plus précisément sur les troubles en Irlande du Nord.



Evènements politiques (1/2)

Petite sélection de chansons en réaction à des événements politiques entre 1976 et 1984.

  • 30 août 1976 : émeutes du carnaval de Notting Hill

  • Septembre 1978 - février 1979 : Hiver du Mécontentement


  • 3 mai 1979 : élection de Margaret Thatcher


  • 4 novembre 1980 : élection de Ronald Reagan

  • 2 avril 1982 : guerre des Malouines


  • 12 mars 1984 : grève des mineurs britanniques



La suite ici.